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Clauses de non-concurrence : peut-on vraiment vous empêcher de travailler ailleurs ?

Christophe MARTIN CHEVALLIER, avocat en droit du travail à Bayonne, répond à cette question



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Introduction : La clause qui garde un œil sur vous (même après votre départ)

Vous quittez une entreprise, mais voilà que votre ancien employeur semble toujours veiller sur vos choix professionnels grâce à une clause de non-concurrence. C’est un peu comme un ex possessif : il ne veut pas que vous refassiez votre vie ailleurs… du moins, pas dans le même secteur.
Mais jusqu’où cette clause peut-elle aller ? Peut-elle réellement vous empêcher de travailler ou de monter votre propre affaire ? Christophe MARTIN CHEVALLIER, avocat expert en droit du travail à Bayonne Pays Basque et Aquitaine décrypte pour vous les règles, les abus, et vos droits pour éviter de rester coincé(e) dans l’ombre de votre ancien poste.

1. La clause de non-concurrence, c’est quoi ?

La clause de non-concurrence est une disposition contractuelle qui limite la liberté d’un salarié après la rupture de son contrat. Elle vise à protéger les intérêts légitimes de l’employeur (par exemple, éviter que vous partiez chez un concurrent avec des secrets stratégiques).
Pour être valable, cette clause doit respecter plusieurs conditions cumulatives :

  1. Protéger un intérêt légitime de l’employeur.
  2. Être limitée dans le temps et l’espace.
  3. Prévoir une contrepartie financière.
  4. Ne pas empêcher le salarié d’exercer une activité professionnelle.

Exemple fictif mais réaliste :
Si votre clause vous interdit de travailler « dans toute l’Europe » pendant 10 ans, cela ressemble davantage à une prison qu’à une clause valable.

2. Jusqu’où peut aller la clause ?

La jurisprudence a souvent rappelé que la clause de non-concurrence doit être proportionnée. Voici quelques exemples concrets :

  • Le temps et l’espace :
    Une clause interdisant de travailler dans un périmètre trop large ou pendant une période excessive sera jugée abusive.
    Exemple jurisprudentiel :
    Dans un arrêt du 25 mars 1998 (n°95-41.543) la Cour de Cassation a jugé légale la réduction de la zone géographique d’une clause de non concurrence, initialement prévu sur tout le territoire national.
  • La contrepartie financière :
    L’employeur doit verser une compensation pour respecter la clause.
    Exemple jurisprudentiel : Dans un arrêt de la Cour de cassation du 10 juillet 2002 (n° 00-45.135), un salarié a obtenu gain de cause après que son employeur avait inséré une clause sans prévoir de rémunération. Le juge a invalidé la clause, faute de contrepartie financière.
  • L’intérêt légitime :
    Si l’employeur n’a pas d’intérêt concret à protéger, la clause peut être invalidée.
    Exemple jurisprudentiel :
    Dans un arrêt de 2024, la Cour de Cassation a considéré que le caractère mouvant et concurrentiel de l’activité n’était pas un intérêt légitime pour soumettre un technico-commercial à une clause de non concurrence.

3. Que faire si la clause vous semble abusive ?

En cas de doute sur la validité de votre clause, voici les étapes à suivre :

  • Lire attentivement votre contrat de travail : Vérifiez la durée, le périmètre géographique et la contrepartie financière.
  • Négocier avec votre employeur : Vous pouvez tenter de limiter l’application de la clause avant de quitter l’entreprise.
  • Contester la clause en justice : Si elle vous empêche de travailler ou si elle ne respecte pas les conditions légales, elle peut être annulée.

Astuce : Si votre employeur ne verse pas la contrepartie financière prévue, la clause devient automatiquement inapplicable.

4. Peut-on rire des clauses de non-concurrence ? Parfois, oui.

Certaines clauses frisent l’absurde :

  • Un employé interdit de travailler dans toute la « zone internet ». (Oui, ça a existé.)

  • Une clause interdisant à un serveur de travailler dans un autre restaurant… à 200 km de distance.

  • Un employeur qui a oublié d’indiquer la durée de la clause… donc, théoriquement, elle aurait duré à vie.

5. L’avenir des clauses de non-concurrence : une flexibilité renforcée ?

Avec l’évolution des métiers et la mobilité croissante des salariés, les clauses de non-concurrence tendent à s’assouplir :

  • Dans les start-ups : Ces clauses sont souvent limitées à des périodes courtes pour favoriser la compétitivité.

  • Avec le télétravail : Le périmètre géographique perd de son sens et doit être redéfini.

  • Dans certains secteurs : La contrepartie financière devient un point de négociation incontournable.

6. Et un peu d’humour pour finir ?

  • « Une clause de non-concurrence, c’est comme un ex qui vous demande de ne jamais vous remettre avec quelqu’un du même genre. »

  • « Ils veulent que je parte, mais pas trop loin. Le dilemme du salarié indésirable, mais indispensable. »

  • « Non, travailler chez le concurrent ne veut pas dire leur donner le mot de passe de la cafetière. »

Conclusion : Non, on ne peut pas tout vous interdire

La clause de non-concurrence est un outil utile pour protéger les entreprises, mais elle doit respecter vos droits. Si elle est trop large, trop longue, ou non rémunérée, elle devient abusive et peut être contestée.
En tant qu’avocat en droit du travail à Bayonne Pays Basque et Nouvelle Aquitaine, je suis là pour :

  • Vérifier la validité de votre clause de non-concurrence.

  • Négocier son aménagement ou son annulation.

  • Vous défendre si elle devient un frein à votre carrière.

Besoin d’un conseil ? Contactez-moi pour un rendez-vous. Ensemble, nous ferons sauter les clauses abusives, mais toujours dans les règles de l’art.

Christophe MARTIN-CHEVALLIER
66, allées Marines
64100 BAYONNE
Tel : 05 59 59 46 00
Mail : martinchevallier.avocat@gmail.com

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